Obtention d'un prêt immobilier quand on est célibataire

Obtention d'un prêt immobilier quand on est célibataire

Pourquoi les célibataires ont plus de difficultés à obtenir un crédit immobilier que les couples ?

 

Selon une étude de l'Observatoire Primo Solo relayée par RTL, effectuée en 2019, près de 70% des emprunteurs font un achat immobilier en couple. Un pourcentage très élevé qui prouve que les banques financent plus aisément les projets d'acquisition à deux, sans pour autant être mariés. En effet, 5 emprunteurs célibataires sur 10 parvenaient à obtenir les grâces d'une banque contre 4 sur 10 actuellement. Dans ces conditions, mieux vaut être à deux, puisque les banques considèrent cet investissement moins risqué. Dotés d'une force de frappe plus conséquent, les couples bénéficient de conditions plus favorables et de critères d'éligibilité moins exigeants.

 

Les banques exigent plus des célibataires

En théorie, les célibataires peuvent sembler moins avantagés, mais force est de constater qu’ils obtiennent malgré tout gain de cause. Comme pour les couples, il est primordial que l’apport personnel soit en rapport avec leur projet. Il faut aussi présenter une situation professionnelle stable et disposer de revenus suffisants afin de prouver sa capacité à assumer les mensualités prévues.

Le différentiel relatif au montant du prêt, nettement en faveur des couples est certainement dû au nombre d’enfants ce qui implique pour les couples d’acheter des surfaces plus grandes et donc plus chères. Les célibataires font très souvent le choix d’investir dans des petites surfaces qu’ils mettront en location par la suite.

Par ailleurs, la part des hommes et des femmes célibataires qui empruntent n’est pas égale, compte tenu de l’inégalité des salaires qui est un frein réel à la capacité d’emprunt. En réalité, les femmes disposent d’un salaire inférieur à celui des hommes. Elles sont donc très clairement désavantagées par l’infériorité de leurs revenus alors qu’elles ont dans le même temps plus d’enfants et plus de charge que l’ensemble des célibataires.

 

Les célibataires sont doublement peinés

Il est évident que les couples restent privilégiés par les banques. Dans notre contexte économique actuel, il est plus difficile d'emprunter seul qu'en couple, explique l'étude. Tout d'abord, les célibataires gagnent souvent moins que les couples. Ils perçoivent en moyenne 3 873 euros brut par mois contre 5 264 euros pour les couples du même âge. Par conséquent, ils empruntent moins d'argent à la banque (185 223 euros) que les couples (253 137 euros). Mais la banque leur demander un apport plus important. Le célibataire devra apporter en moyenne plus de 60 000 euros.

« La crise sanitaire impacte également plus fortement les primo-solos que les primo achetant en couple : un seul revenu est toujours moins rassurant que deux... Leur part dans les emprunteurs primo a d'ailleurs baissé de 7 points par rapport à 2019 (47% des primo-accédants en 2019). Pourtant des solutions existent ! Ils ont d'ailleurs le bon réflexe : l'estimation de la capacité d'emprunt en amont du projet pour mettre tous les atouts dans leurs manches, y compris les prêts aidés, dont le PTZ constitue le principal levier. Un bon conseil pour tous ceux qui veulent se lancer : préparer son projet en amont ! ».

 

Les critères d’éligibilité plus souples pour les couples

Concernant la capacité d’emprunt ou pour le reste à vivre, les institutions financières exigent moins de garanties pour un couple qui souhaite obtenir un prêt que pour une personne célibataire. Même constat pour le reste à vivre, qui signifie le montant dont on dispose pour régler ses dépenses courantes une fois les mensualités remboursées. 

En réalité, les banques privilégient les emprunteurs en couple au célibataire pour plusieurs raisons : premièrement, lorsque l’on vit à deux, les revenus sont la plupart du temps plus élevés, ce qui est un critère important pour les institutions financières. De plus, l’apport que chaque individu du couple peut fournir est également plus conséquent. Il est donc plus facile pour les couples de donner une garantie de stabilité financière car n’importe lequel des deux partenaires peut souscrire un crédit, son conjoint ou compagnon étant directement lié à la dette, via une clause de solidarité pour les couples pacsés. Souvent, les établissements bancaires établissent un contrat avec les deux co-emprunteurs dans lequel ces derniers doivent montrer des pièces justificatives relatives à l’édition de leur contrat de crédit immobilier. Cependant, il est impératif que l’achat en question soit proportionné à leurs revenus du couple.

Enfin, les banquiers estiment que le risque de non-remboursement est plus faible, surtout lorsque les deux partenaires ont un emploi. Pour les établissements bancaires, les couples donnent plus de garanties qu’un célibataire, en considérant que le risque que les deux conjoints soient défaillants en même temps est minime.

 

Les célibataires bénéficient de l'aide des proches

Dans l'obligation de trouver une solution, un quart des célibataires font appel à des personnes proches. En majorité, ces emprunteurs se concentrent à 78% sur des bien anciens et  22% des célibataires optent pour du neuf ou font construire. La plupart des acheteurs s'installent dans un appartement.

Un tiers des célibataires préfère acheter dans des villes moyennes, plus accessibles financièrement, mais toujours à proximité de leur travail. En générale, ils sont obligés de vivre en banlieue des grandes villes de France que sont Paris, Marseille, Toulouse, Lyon ou encore Nantes.

Autre fait de cette étude, les célibataires ont une vision très patrimoniale de l'immobilier qui constitue le premier déclencheur : 28% des primo solos déclenchent leur projet pour effectuer un placement contre 13% pour les achats à 2. « La crise a d'ailleurs amplifié le sentiment d'opportunité sur le marché de l'immobilier : 61% des primo solos affirment avoir plus tendance à considérer l'immobilier comme une valeur sûre en matière de placement depuis la crise du coronavirus », explique l'étude.

 

En somme, si en théorie, les couples sont légèrement plus avantagés par les banques, en partant du principe qu’ils présentent à priori davantage de garanties, en réalité les établissements bancaires privilégient d’abord les profils offrant une garantie financière. Ce qui explique les difficultés que peuvent avoir les célibataires, dont les revenus sont moindres, à accéder au crédit immobilier. Les banques donnent les conditions les plus avantageuses aux dossiers qui les intéressent le plus et qui sont les moins risqués. C’est donc naturellement les  couples qui obtiennent plus  d’emprunt et les taux les plus bas.

 

Publié le 09 mars 2022

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